États généraux de la formation et de l’emploi des jeunes journalistes : les étudiants des 14 écoles de journalisme de la CEJ rassemblés pour discuter de leur entrée dans le métier

Les étudiants des 14 écoles de journalisme membres de la Conférence des Écoles de Journalisme se sont réunis les 2 et 3 avril derniers à Paris pour dégager des pistes de travail communes sur les thématiques de la formation et de l’insertion. C’est la première fois qu’un événement associant des représentants de la CEJ et des étudiants des 14 écoles était organisé. De nombreuses propositions ont été faites et seront examinées par la CEJ dans le cadre de la préparation de l’événement national des Etats généraux qui se déroulera à Paris les 3 et 4 octobre prochains.

Des étudiants représentants les 14 écoles membres de la CEJ réunis pour la première fois

Cette rencontre, organisée à Paris à l’initiative de la CEJ, les 2 et 3 avril derniers, était une première. L’objectif? Donner la parole aux étudiants des 14 cursus agréés pour les entendre et leur permettre de partager leur vision et leur analyse de leurs conditions de formation et d’insertion dans le métier.

Une volonté de rapprochement, de reconnaissance et de structuration

Les représentants étudiants des 14 écoles ont tous relevé la pertinence de cette initiative et ont témoigné d’un fort désir de collaboration inter-école, de mise en commun d’outils, de pratiques et de formations. Cette envie de se rassembler sous une étiquette commune a d’ailleurs fait émerger l’idée de création d’une « carte des étudiants en journalisme de la CEJ », qui permettrait une meilleure reconnaissance et protection des étudiants auprès des institutions (forces de police, par exemple). D’autres idées pragmatiques et opérationnelles ont également été discutées, dont la création d’un portail commun qui offrirait des offres d’emploi, une bourse de matériel entre étudiants et anciens des écoles, une aide à l’hébergement pour les étudiants en études ou en déplacement sur le terrain.

De nombreuses thématiques de travail pour les États Généraux

Ces deux journées étaient organisées autour d’ateliers de réflexion dont les thématiques ont été choisies par les étudiants. Quatre grandes thématiques ont été au cœur des discussions dont : l’égalité des chances, l’éthique dans les ressources humaines, le statut de pigiste et les évolutions du métier. 

Égalité des chances. Parmi les thématiques évoquées, les sujets de diversité, de parité et d’égalité des chances ont été mis au premier plan des discussions . Les étudiants ont souligné notamment l’importance de recevoir un enseignement de la part d’un corps enseignant paritaire et diversifié, qui soit représentatif de la société. Ils ont affirmé également leur souhait de voir ces préoccupations mieux intégrées dès le recrutement en école, notamment dans la composition des jurys. Tous insistent par ailleurs sur l’importance de prendre en compte et de défendre les droits des femmes dans le milieu du journalisme. Enfin, l’accompagnement financier des jeunes journalistes notamment ceux dont les revenus sont les plus modestes – notamment via une amélioration du système de bourses, doit être renforcé.   

Ressources humaines. La question de l’éthique en matière de ressources humaines a également été soulevée, avec un débat lancé sur la notion de «métier-passion » qui reste encore souvent un argument en faveur de pratiques managériales néfastes et peu scrupuleuses. La question de la santé mentale a également été largement évoquée – en référence à l’ouvrage de Jean Marie Charon Hier, journalistes (Editions Entremises, 2021) qui fait état de nombreux abandons du métier – avec des propositions concernant la mise en place d’un suivi au service de personnes se trouvant dans des situations professionnelles problématiques (burn-out, harcèlement, etc.) ou ayant vécu, par exemple, des situations traumatisantes.

Le statut de pigiste. Les étudiants ont indiqué souhaiter être encore mieux accompagnés pour entrer dans le métier et vouloir recevoir des enseignements pragmatiques sur la manière de « se vendre », d’établir leur statut administratif ou encore de gérer leur fiscalité. Ils ont aussi réfléchi à un nouveau statut de journaliste qui permettrait de faciliter l’entrée dans le métier.

Les évolutions du métier. Enfin, parmi les sujets abordés, les questions d’évolution des médiums, des pratiques et des enseignements ont longuement été discutées. Si les écoles sont aujourd’hui toutes bien adaptées aux nouveaux médias, les étudiants indiquent vouloir recevoir un enseignement plus agile permettant de faire face aux innovations futures. Ils soulignent également l’importance des enseignements concernant les enjeux environnementaux et sanitaires.

Deux jours riches au service d’États généraux nécessaires

Ces deux journées de travail qui ont réuni étudiants et représentants d’écoles, de la CEJ et également Hervé Demailly, Président de la Conférence nationale des métiers du journalisme, ont permis de poser les premiers jalons d’une feuille de route qui sera étudiée par les écoles et nourrira l’événement national organisé à Paris les 3 et 4 octobre prochains. Cet événement permettra de faire connaître les diagnostics et les recommandations nées des Etats généraux avec l’ensemble des parties prenantes du métier. 

Une première rencontre inter-écoles riche et décisive qui a aussi permis l’émergence d’une idée nouvelle: la naissance d’une représentation étudiante des 14 cursus agréés auprès de la CEJ.

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